Tags: acheter
Le ravalement de façade, l’isolation thermique, le désembouage du chauffage, la réfection des parties communes… En copropriété, les travaux sont inévitables et sont très souvent la bête noire des propriétaires. Mais pour les initier, la loi laisse la main à l’assemblée générale des copropriétaires pour décider de ce qu’elle souhaite voir entreprendre. Sauf, si urgence. Comment réaliser des travaux de copropriété ? Découvrez nos réponses.
En copropriété, des travaux sont nécessaires pour réparer et entretenir l’immeuble afin d’éviter qu’il ne se dégrade. Mais aussi pour l’embellir ou lui apporter plus de confort. Ou encore pour assurer la sécurité de ses occupants.
Les travaux de copropriété sont donc des travaux qui concernent la copropriété elle-même. Ils peuvent être réalisés sur les parties communes extérieures et intérieures.
On distingue les travaux d’entretien, les travaux d’amélioration et les travaux urgents.
Voici quelques exemples :
Bon à savoir: chaque copropriétaire peut aussi décider, unilatéralement, de faire des travaux dans ses parties privatives dès lors qu’il ne touche pas la structure ou l’apparence de l’immeuble, ainsi que les parties communes. Par exemple, sans autorisation, il peut changer les peintures du logement, abattre une cloison qui n’est pas porteuse ou ajouter une couche d’isolation sur un mur intérieur de l’appartement.
En fonction de la nature des travaux à réaliser, 2 options se dessinent :
Les grands chantiers dans les copropriétés ne peuvent pas être lancés du jour au lendemain. Le droit encadre les décisions prises.
L’inscription du projet de travaux à l’ODJ de l’assemblée générale peut être à l’initiative :
Seuls les travaux mentionnés peuvent faire l’objet d’un vote.
Doivent être communiqués aux copropriétaires tous les documents permettant de prendre un avis éclairé.
Un vote en AG peut aboutir à :
L’AG doit se prononcer sur plusieurs éléments :
La loi a fixé plusieurs types de majorités :
Selon la nature des travaux soumis et leur importance, les règles de majorités diffèrent. Voici quelques exemples :
Nature des travaux | Majorité requise |
---|---|
Aliénation des parties communes | Unanimité |
Surélévation ou construction nouvelle | Double majorité |
Suppression du poste de concierge ou de gardien et aliénation de la loge lorsqu'elle appartient au syndicat de copropriétaires | Double majorité |
Modification ou établissement du règlement de copropriété lorsqu'il concerne la jouissance, l'usage et l'administration des parties communes | Double majorité |
Modification de la répartition des charges résultant d'un changement de l'usage d'une partie privative | Majorité absolue |
Travaux d'économies d'énergie ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre | Majorité absolue |
Mode d'ouverture des portes d'accès de l'immeuble | Majorité absolue |
Adoption de tout ou partie du projet de PPT | Majorité absolue |
Les travaux d'entretien des parties communes | Majorité simple |
Décision d'équiper les places de stationnement d'accès sécurisé à usage privatif avec des bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables | Majorité simple |
Suppression des vide-ordures | Majorité simple |
Travaux portant sur la stabilité de l'immeuble, le clos, le couvert ou les réseaux | Majorité simple |
Si les travaux sont acceptés, le syndic doit conclure le contrat avec l’entreprise sélectionnée. Il verse un acompte selon les modalités prévues.
Le chantier peut commencer.
Le syndic suit la bonne exécution des travaux pendant toute leur durée.
Le syndic est chargé de réceptionner les travaux. Il peut émettre des réserves si nécessaire.
Il revient au syndic de suivre le bon déroulement des travaux votés et de s’assurer de leur conformité eu égard au contrat signé avec l’entreprise choisie.
En cas d’urgence, l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 autorise le syndic à initier des travaux sans l’autorisation expresse des copropriétaires. Il lui appartient donc d’apprécier l'urgence avec prudence.
La quote-part de travaux votés est réclamée par le syndic de copropriété aux copropriétaires. Celui-ci envoie des appels de fonds, exceptionnels ou non.
Bon à savoir : l’assemblée des copropriétaires peut voter l’échelonnement du paiement sur une durée plus ou moins longue.
Tous les copropriétaires ne paient pas le même montant de travaux.
La quote-part due par un copropriétaire est calculée selon la règle des tantièmes. C’est-à-dire la part de copropriété possédée par chacun des copropriétaires.
Plus on a grand, plus on paye cher.
Quote-part à régler par un copropriétaire = (Montant des travaux / Nombre total de tantièmes) x Nombre de tantièmes du copropriétaire.
Bon à savoir: le nombre de tantièmes par logement figure sur l’acte authentique de vente.
Plusieurs solutions existent pour financer des travaux votés en copropriété :
Le locataire supporte les réparations locatives. On parle aussi de charges locatives. C’est-à-dire l'entretien courant et les petites réparations nécessaires. Il prend alors à sa charge une partie des dépenses de réparation et d’entretien de la copropriété. L’autre partie des charges de copropriété est payée par le propriétaire.
En revanche, c’est le propriétaire qui supporte les travaux de plus grandes ampleurs dans la copropriété (ravalement, amélioration énergétique, isolation de la façade, désembouage du chauffage…).
La règle est simple : c’est la personne qui est propriétaire de l’appartement au jour de l’envoi de l’appel de fonds qui doit s’acquitter des sommes dues.
Bon à savoir: les appels de fonds effectués ne sont pas remboursables aux copropriétaires qui vendent.
Sauf urgence, les projets de travaux dans une copropriété ne peuvent pas être lancés sans une autorisation préalable des copropriétaires réunis en assemblée générale.
Selon l’ampleur et la nature des travaux envisagés, une majorité spécifique est requise.
Le résultat du vote peut être de 3 ordres :
Côté financement, le recours à l’emprunt, personnel ou collectif, est une piste à envisager. Des aides de l’État ou de la commune peuvent aussi être débloquées pour certains travaux.
Il appartient au syndic de suivre les travaux puis de les réceptionner. Il procède au règlement du solde des travaux quand tout est en ordre.
La loi est beaucoup plus souple pour les travaux entrepris dans les parties privatives. Aucune autorisation n’est requise dès lors que les occupants ne touchent pas à la stabilité et à l’aspect extérieur de l'immeuble. Ni à ses parties communes.
“La flexibilité de l'offre me permet d'être serein lorsque l'activité est plus calme.”