Tags: vendre
Donner un bien immobilier de son vivant à ses enfants est une stratégie de transmission patrimoniale courante, qui emporte plusieurs avantages. Elle permet d’anticiper la répartition de ses biens avant son décès, mais aussi d’optimiser l’impact fiscal de la succession. Qu’est-ce qu’une donation de son vivant ? A-t-on intérêt à donner une maison à ses enfants ? Comment procéder ? Combien cette donation coûte-t-elle au donateur et au donataire ? Aspects juridiques, fiscaux et conseils pratiques, nous vous disons tout?
En droit, une donation est un type de libéralité. Autrement dit, c'est l'acte par lequel un donateur donne, gratuitement, tout ou partie de ses biens au profit d’un donataire, qui l’accepte.
Lorsqu’elle porte sur un bien immobilier, l'intervention d’un notaire est obligatoire. Cet officier public va :
Il existe plusieurs types de donations entre vifs, le notaire saura vous conseiller la forme la plus adéquate :
Bon à savoir: certains héritiers, comme les enfants, bénéficient d’une réserve héréditaire. Il n’est pas possible de les déshériter totalement. Si la donation d'une maison à un tiers porte atteinte à cette réserve, celle-ci sera réduite au moment de la succession du donateur.
Donation et succession sont toutes deux des libéralités. Soit un transfert de bien à titre gratuit. Elles sont alors soumises aux droits de mutation à titre gratuit.
Mais la donation est une libéralité entre vifs (du vivant du donateur).
A contrario, la succession est une libéralité suite à un décès.
La donation permet d’anticiper sur sa succession, en transmettant une partie de son patrimoine de son vivant.
Aucune donation de maison ou d’appartement n’est possible sans l’intervention d’un notaire.
La présence de cet officier public est essentielle et obligatoire.
Professionnels du patrimoine, les notaires sauront vous conseiller sur la meilleure façon de transmettre.
De plus, ils enregistrent les transferts de propriété au Service de la publicité foncière.
Les émoluments du notaire pour une donation de bien immobilier sont tarifés selon un barème légal.
Tranches d’assiette | Coût |
de 0 € à 6 500 € | 5,804 % TTC de la valeur du bien |
de 6 500 € à 17 000 € | 2,394 % TTC de la valeur du bien |
de 17 000 € à 60 000 € | 1,596 % TTC de la valeur du bien |
plus de 60 000 € | 1,1976 % TTC de la valeur du bien |
Le notaire vous demandera une évaluation du bien immobilier, effectuée par un professionnel (agent immobilier indépendant ou salarié, mandataire immobilier, néo-agence…). Attention, si ce bien est déclaré à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), les valeurs doivent correspondre.
Il vous demandera également le titre de propriété du bien immobilier (votre acte d'acquisition), et des justificatifs d'identité.
Le notaire va alors constituer son dossier en demandant notamment un état hypothécaire, afin de vérifier si le bien n'est pas grevé d'une sûreté immobilière.
Rendez-vous est alors pris dans une étude notariale pour signer l'acte de donation. Les deux parties (donateurs et donataires) doivent être présentes.
Si l’une des parties ne peut pas se rendre physiquement à la signature, il est possible d’établir une procuration. Cette procuration doit cependant être faite en la forme authentique devant un notaire.
Ils sont nombreux.
Le premier atout des donations est fiscal.
La loi française permet de transmettre une partie de son patrimoine en franchise droits, grâce à l'application d’un abattement sur la valeur donnée. Or cet abattement se renouvelle tous les 15 ans. Donner tôt permet ainsi de profiter plusieurs fois de cet abattement avant son décès. Un parent peut ainsi donner 100 000 € à chacun de ses enfants tous les 15 ans sans payer de droits de mutation à titre gratuit.
Donner peut aussi permettre de diminuer l’assiette de son impôt sur la fortune immobilière(IFI), voire de passer sous le plafond déclenchant cette imposition.
Enfin, l’impôt sur les plus-values immobilières n'est pas dû lors du transfert de propriété par donation. Ainsi, il peut être très intéressant de donner un bien immobilier, qui sera ensuite vendu par le donataire.
On parle de donation avant cession :
La donation permet de garder la main sur la transmission de son patrimoine. En effet, après son décès, ce sont les héritiers qui se partagent le patrimoine. Elle permet de faire le partage, ou d'arbitrer la répartition de ses biens de son vivant, avant la succession.
La donation permet d’aider ses enfants.
Les avantages de la donation de son vivant sont réels. Mais il n’en reste pas moins qu’en donnant, on se dépossède. Avant de donner, veillez donc à conserver suffisamment de biens et de liquidités pour pouvoir faire face à des situations difficiles (par exemple, une entrée en EHPAD…).
Autre inconvénient, la donation a un coût. L’intervention d’un notaire entraîne le paiement de sa rémunération sous forme d’émoluments, mais également des débours (frais de copie, frais de recherche d’acte, de demande d’état hypothécaire…).
Ces frais de notaire sont en principe à la charge du donataire. Il est cependant possible de prévoir qu’ils seront à la charge du donateur, et cela sans que cette prise en charge soit considérée comme un complément de donation.
Bon à savoir: donner la nue-propriété en en conservant l’usufruit est une solution pour continuer à habiter un bien ou à en percevoir des revenus.
Lorsqu’il y a un transfert de propriété, des droits de mutation sont dus aux impôts.
Les barèmes sont identiques pour ces 2 types d'actes.
Ces impôts sont collectés par le notaire qui les reversera à l'Administration fiscale au moment de la publication de l’acte au service de la publicité foncière.
Voici ci-dessous comment calculer vos droits de donation.
En premier lieu, on applique un abattement sur la valeur déclarée du bien immobilier dans l’acte.
Cet abattement est personnel au donataire. Son montant est de :
L’abattement peut être utilisé en une ou plusieurs fois. Il se renouvelle tous les 15 ans. Ainsi, il est possible de profiter plusieurs fois de l'abattement.
Les droits de donation sont calculés sur la valeur de la donation déduction faite de l’abattement.
Le barème dépend du lien de parenté entre donateur et donataire. Voici les tarifs applicables entre parents et enfants :
Part taxable après abattement | Taux d'imposition |
jusqu’à 8 072 € | 5 % |
de 8 073 € à 12 109€ | 10 % |
de 12 110 € à 15 932 € | 15 % |
de 15 933 € à 552 324 € | 20 % |
de 552 325 € à 902 838 € | 30% |
de 902 839 € à 1 805 677 € | 40 % |
au-delà de 1 805 677 € | 45 % |
M. Dupont donne à son fils un bien immobilier valant 150 000 € en 2003.
Après application de l’abattement de 100 000 €, la valeur nette taxable est de 50 000 €.
Les droits dûs s’élèvent à :
(8 072 x 5%) + (12 109 - 8072) x 10 % + ((15 932-12 109) x 15%) + ((50 000 - 15932) X 20%) = 8 195 €
Si Monsieur Dupont donne à nouveau 50 000 € en 2010, l’abattement ayant été utilisé il y a moins de 15 ans, ces 50 000 € seront intégralement taxés, et le montant des droits s’élèvera à 8 195 €.
S’il donne à nouveau 50 000 € en 2020, un nouvel abattement de 100 000 € étant disponible, la donation ne sera pas taxée.
Ici, les droits de donation sont calculés sur la valeur de la nue-propriété donnée. Celle-ci est évaluée fiscalement de la manière suivante :
âge de l’usufruitier | Valeur de l’usufruit | Valeur de la nue-propriété |
Moins de 21 ans | 90 % | 10 % |
de 21 à 30 ans | 80 % | 20 % |
de 31 à 40 ans | 70 % | 30 % |
de 41 à 50 ans | 60 % | 40 % |
de 51 à 60 ans | 50 % | 50 % |
de 61 à 70 ans | 40 % | 60 % |
de 71 à 80 ans | 30 % | 70 % |
de 81 à 90 ans | 20 % | 80 % |
au-delà de 91 ans | 10 % | 90 % |
Par exemple :
Si vous donnez en nue-propriété un bien d'une valeur de 600 000 € à 52 ans, à vos 3 enfants, les frais seront calculés sur la valeur de la nue-propriété, soit 300 000 €.
La part de chaque enfant s’élèvera à 100 000 €.
Chaque enfant bénéficiant d’un abattement de 100 000 €, aucun droit ne sera dû.
A votre décès, la pleine propriété se reconstituera sur la tête de vos enfants en franchise de droit.
Quelques conseils avant de se lancer dans une donation immobilière :
Les donations entre vifs permettent d’anticiper une transmission patrimoniale avant le décès.
Elles sont un moyen d'optimisation fiscale pour diminuer les droits de succession, l'impôt sur la fortune immobilière ou l’impôt sur la plus-value immobilière.
Les donations de maisons nécessitent un acte notarié. L'intervention du notaire sécurise la démarche mais elle a un coût.
“La flexibilité de l'offre me permet d'être serein lorsque l'activité est plus calme.”